samedi 31 décembre 2011

TÉMOIGNAGES CONSTATANT L’EXISTENCE DE L’ATLANTIDE

 
Ref: http://librairie.immateriel.fr/fr/read_book/2000000623818/006
CHAPITRE PREMIER

TÉMOIGNAGES CONSTATANT L’EXISTENCE DE L’ATLANTIDE
 
Le témoignage des auteurs les plus anciens ainsi que les recherches scientifiques des temps modernes témoignent de l’existence d’un ancien continent qui aurait occupé la place de l’Atlantide disparue.
Avant de poursuivre l’étude de la question elle-même, on se propose de jeter un coup d’œil rapide sur les sources généralement connues et qui fournissent à ce sujet des preuves corroborantes.
Ces sources peuvent être réunies dans les cinq classes suivantes :
1° Le témoignage que nous donne le sondage des grandes profondeurs maritimes ;
2° La distribution de la faune et de la flore ;
3° La similitude du langage et du type ethnologique ;
4° Celle des croyances religieuses, des rites, de l’architecture ;
5° Le témoignage des auteurs anciens ; les traditions primitives et les vieilles légendes concernant le déluge.
En premier lieu, le témoignage des sondages maritimes peut être résumé en quelques mots. Grâce surtout aux expéditions des canonnières anglaises et américaines, le Challenger et le Dauphin (bien que l’Allemagne se soit aussi associée à cette exploration scientifique), on a pu dresser la carte du lit de l’océan Atlantique. On a démontré ainsi qu’il existe au milieu de l’océan une immense chaîne de montagnes d’une grande élévation. Cette chaîne s’étend dans la direction du sud-ouest depuis le 50° nord environ jusqu’aux côtes de l’Amérique méridionale, puis dans la direction sud-est vers les côtes de l’Afrique, changeant de nouveau de direction aux environs de l’île de l’Ascension et se dirigeant vers le sud jusqu’à Tristan d’Acunha. Elle s’élève presque subitement des profondeurs de l’océan à une hauteur de 9.000 pieds, tandis que les Açores, Saint-Paul, l’Ascension et Tristan d’Acunha sont les pics de cette contrée qui, seuls, demeurent encore à la surface de l’eau. Une ligne de 3.500 toises, c’est-à-dire de 21.000 pieds, est nécessaire pour atteindre aux plus grandes profondeurs de l’Atlantique ; mais les parties les plus élevées de la chaîne sont situées seulement à une profondeur de cent à quelques centaines de toises au-dessous du niveau de la mer.
Les sondages ont prouvé encore que cette grande chaîne est couverte de débris volcaniques, dont les traces se retrouvent à travers l’océan jusque vers les côtes de l’Amérique.
Il a été établi, en effet, d’une manière décisive, à la suite des travaux accomplis par l’expédition dont il est question plus haut, que le sol formant actuellement le lit de l’océan a été le théâtre d’éruptions volcaniques gigantesques, et cela durant une période géologique qui peut être aisément déterminée.
M. Starkie Gardner pense que, « dans la période éocène, les Îles Britanniques faisaient partie d’une grande île, ou mieux d’un continent qui s’étendait dans l’Atlantique, et il croit qu’une grande région continentale existait alors, là où se trouve aujourd’hui la mer ; et que la Cornouaille, les îles Scilly et celles de la Manche, l’Irlande et la Bretagne sont les vestiges de ses sommets les plus élevés ». (Pop. Sc. Review, july 1878.)
Deuxièmement. – L’existence constatée d’une faune et d’une flore similaires ou même identiques sur des continents séparés par de grands océans, a toujours été une énigme pour les biologistes aussi bien que pour les botanistes. Mais s’il a jadis existé un lien entre ces continents, – lien qui permettait la migration naturelle de tels animaux ou de telles plantes, – l’énigme se trouve résolue. Or, on trouve des restes fossiles de chameaux aux Indes, en Afrique, dans l’Amérique méridionale et au Kansas ; mais l’hypothèse généralement admise par les naturalistes est que chaque espèce animale, chaque plante apparurent originairement sur une certaine partie du globe d’où elles se répandirent peu à peu dans les autres contrées. Comment alors expliquer l’existence de ces restes fossiles, sans admettre le fait d’une communication possible entre les continents à quelque époque reculée. Des découvertes récentes dans les couches fossiles du Nebraska semblent prouver que le cheval est originaire de l’hémisphère occidental, car c’est la seule partie du monde où des restes fossiles ont été découverts indiquant les diverses formes intermédiaires qui ont été regardées comme représentant les précurseurs du véritable cheval. C’est pourquoi il serait difficile d’expliquer la présence du cheval en Europe sans admettre l’hypothèse d’une communication constante entre les deux continents ; d’autant plus que le cheval existait certainement à l’état sauvage en Europe et en Asie avant sa domestication par l’homme, laquelle remonte à peu près à l’âge de pierre. Le bétail et les moutons, tels que nous les connaissons aujourd’hui, ont des ancêtres également éloignés. Darwin montre le bétail domestiqué en Europe aux premières époques de l’âge de pierre, alors que longtemps auparavant il était issu du buffle sauvage d’Amérique. Les restes du lion des cavernes d’Europe se retrouvent aussi dans l’Amérique du Nord.
Passant du règne animal au règne végétal, on constate que, en Europe, la plus grande partie de la flore de l’âge miocène – qui se retrouve surtout dans les couches fossiles de la Suisse – existe de nos jours en Amérique, et quelque peu en Afrique. Mais en ce qui concerne l’Amérique, un fait est digne d’être noté ; tandis que la plupart des espèces se retrouvent dans les États de l’est, beaucoup d’entre elles manquent au contraire sur les côtes du Pacifique. Ceci semble indiquer qu’elles pénètrent dans le continent du côté de l’Atlantique. Le professeur Asa Gray affirme que sur soixante-six genres et cent cinquante-cinq espèces trouvés dans les forêts orientales des montagnes Rocheuses, trente et un genres et soixante-dix-huit espèces seulement se rencontrent sur le versant occidental.
Mais c’est dans la question du bananier que se présente le problème le plus difficile. Le professeur Kuntze, un éminent botaniste allemand, se demande : « De quelle manière cette plante, originaire des contrées tropicales de l’Asie et de l’Afrique et qui ne peut supporter un voyage à travers les zones tempérées, a-t-elle pu être transportée en Amérique ? » Comme il l’indique, la plante est dépourvue de graines, elle ne peut se reproduire par boutures, elle ne possède pas d’oignons qui puissent se transporter facilement. Sa racine est dendroïde. Des soins spéciaux seraient nécessaires pour la transporter ; de plus, elle ne pourrait supporter un long voyage. La seule manière par laquelle il puisse s’expliquer son apparition en Amérique est de supposer que cette plante y a été transportée par l’homme civilisé, à une époque où les régions polaires jouissaient d’un climat tropical ! Il ajoute : « Une plante cultivée qui ne possède pas de graines doit avoir été soumise à une culture très prolongée… il est peut-être légitime de supposer que ces plantes étaient déjà cultivées au commencement de la période diluvienne. » Pourquoi, demandera-t-on, cette conclusion ne nous reporterait-elle pas à des temps encore plus éloignés ; et en quoi la civilisation est-elle nécessaire à la culture de la plante, ou la douceur du climat exigé pour son transport, s’il n’existait pas, à quelque époque que ce soit, une communication possible entre l’ancien et le nouveau monde ? – Le professeur Wallace, dans son charmant traité Island Life, ainsi que d’autres auteurs dans maints ouvrages importants, ont émis d’ingénieuses hypothèses pour expliquer l’identité de la faune et de la flore dans des contrées fort éloignées l’une de l’autre et leur transport au delà de l’océan ; mais toutes ces hypothèses sont contestables ou s’écroulent sur différents points.
Il est reconnu que le froment tel que nous le connaissons n’a jamais existé sous la forme de plante sauvage et rien ne prouve non plus qu’il provienne d’une plante primitive. Cinq variétés différentes de froment étaient déjà cultivées en Europe à l’âge de la pierre. L’une de ces variétés, retrouvée dans les « habitations lacustres », est connue sous le nom de froment égyptien. Se basant sur ce fait, Darwin prétend que « les hommes des habitations lacustres entretenaient des relations commerciales avec quelque peuple méridional, ou bien qu’ils descendaient de colons venus du Sud ». Il en conclut que le froment, l’orge, l’avoine, etc., proviennent d’espèces variées aujourd’hui disparues, ou si totalement différentes de celles qu’elles ont produites qu’aucune comparaison n’est plus possible. « L’homme, dit-il, doit avoir cultivé les céréales à une époque fort reculée. » Les régions où florissaient ces espèces disparues ainsi que les civilisations sous lesquelles elles furent cultivées par le moyen d’une sélection intelligente, tout cela est expliqué dans l’hypothèse d’un continent disparu : les colons important ses produits à l’Orient et à l’Occident.
Troisièmement. – De la faune et de la flore, revenons maintenant à l’homme.
Le langage. – La langue basque est la seule des langues européennes n’ayant aucune affinité avec les autres. Selon Farrar, « on n’a jamais mis en doute que ce langage isolé, conservant son caractère dans un coin occidental de l’Europe et entre deux royaumes puissants, ressemble par sa structure à la langue primitive du vaste continent opposé (l’Amérique) et à celle-ci seulement. (Families of Speech, p. 132.) Les Phéniciens furent sans aucun doute les premiers peuples de l’hémisphère oriental qui employèrent l’alphabet phonétique, les caractères étant considérés comme de simples signes représentant les sons. Il est curieux de constater qu’à une époque aussi ancienne nous retrouvons un alphabet phonétique dans l’Amérique centrale parmi les Mayas du Yucatan, dont la civilisation, d’après leurs traditions, serait venue d’une contrée située au delà de l’océan, du côté de l’Orient. Le Plongeon, cette grande autorité en la matière, écrit : « Un tiers de ce langage (le Maya) est du grec pur. Qui donc a apporté le dialecte d’Homère en Amérique ? ou qui est-ce qui a porté en Grèce le langage des Mayas ? Le grec provient du sanscrit. En est-il de même du maya ? ou bien seraient-ils contemporains ? » Il est encore plus surprenant de trouver dans l’alphabet maya treize lettres ayant plus d’un rapport avec les signes des hiéroglyphes égyptiens désignant les mêmes lettres. Il est probable que la forme primitive de l’alphabet était hiéroglyphique. C’était là « l’écriture des dieux », ainsi que l’appelaient les Égyptiens, et qui plus tard, dans l’Atlantide, se transforma en alphabet phonétique. Il serait naturel de supposer que les Égyptiens étaient une ancienne colonie d’Atlantes venus de l’Atlantide (comme ils l’étaient en effet) et qu’ils avaient apporté avec eux le type primitif de l’écriture qui, de cette manière, a laissé des traces dans les deux hémisphères ; tandis que les Phéniciens, peuple maritime, découvrirent et s’assimilèrent la dernière forme de l’alphabet dans leurs trafics avec les peuples de l’Occident.
Un autre point doit être considéré : c’est en ce qui concerne la ressemblance extraordinaire de beaucoup de mots hébreux avec des mots ayant la même signification dans la langue des Chiapenecs – une branche de la race maya et l’une des plus anciennes de l’Amérique centrale. Une liste de ces mots est donnée dans le North Americans of Antiquity, p. 475.
La similitude de langage chez les différentes races sauvages des Îles du Pacifique a servi d’arguments aux auteurs qui ont écrit sur ce sujet.
L’existence de langages similaires chez des races séparées par des lieues d’océan, et entre lesquelles depuis les temps historiques il apparaît qu’il ne pouvait y avoir aucune relation possible, peut témoigner en faveur de leur origine commune, c’est-à-dire d’une seule race qui aurait occupé un seul continent. Mais cet argument ne peut être invoqué ici, car le continent en question n’était pas l’Atlantide, mais bien la Lémurie, beaucoup plus ancienne que celui-ci.
Types ethnologiques. – L’Atlantide, dit-on, ainsi que nous le verrons plus loin, a été habitée par des races rouges, jaunes, blanches et noires. Les recherches de Le Plongeon, de Quatrefages, de Bancroft et d’autres ont prouvé que des populations noires, du type nègre, existaient encore en Amérique à une époque relativement récente. Beaucoup de monuments de l’Amérique centrale sont décorés de figures de nègres, et quelques-unes des idoles retrouvées dans cette contrée représentent visiblement des nègres au crâne déprimé, aux cheveux courts et crépus, aux lèvres épaisses. Le Popul Vuh, parlant de la première patrie des Guatémaléens, dit que « des hommes blancs et noirs habitaient ensemble cette heureuse contrée, vivant en grande paix », parlant « un même langage ». (Voir Native Races, de Bancroft, p. 547.)
Le Popul Vuh expose ensuite comment ce peuple émigra, abandonnant sa première patrie ; comment son langage s’altéra et comment les uns se dirigèrent vers l’Est, tandis que les autres voyagèrent vers l’Ouest (vers l’Amérique centrale).
Le professeur Retzius, dans son Smithsonian Report, considère que les dolichocéphales primitifs d’Amérique ont une parenté très rapprochée avec les Guanches des îles Canaries et avec les peuplades des côtes atlantiques de l’Afrique, que Latahm a désignée sous le nom d’Atlantide égyptienne. La même forme de crâne se retrouve sur la côte africaine, aux îles Canaries et sur les côtes d’Amérique, dans les Caraïbes, tandis que la couleur de la peau chez ces peuplades est d’un brun tirant sur le rouge.
Les anciens Égyptiens se dépeignaient eux-mêmes comme des hommes rouges, au teint semblable à celui que l’on rencontre encore aujourd’hui dans certaines tribus des Indiens d’Amérique.
« Les anciens Péruviens, dit Schort, à en juger d’après de nombreux spécimens de chevelures trouvés dans les tombeaux, devaient être une race aux cheveux châtain clair. »
Un fait remarquable concernant les Indiens d’Amérique, et qui est pour les ethnologues une énigme constante, c’est la grande diversité de couleur et de teint qui se rencontre parmi eux. Depuis le teint blanc des tribus du Menominee, du Dakota, du Mandan et de Zuni, dont la plupart ont les cheveux châtain clair et les yeux bleus, jusqu’au teint foncé, presque noir, des Karos du Kansas et des tribus aujourd’hui éteintes de Californie, les races indiennes représentent toutes les nuances : les tons rouge brun, cuivré, olivâtre, jaune clair et bronze (Voyez : North Americans of Antiquity, de Short ; Pre-Adamites, de Winchell ; Indians of North America, de Catlin ; voyez aussi Atlantis, par Ignace Donnelly, qui a recueilli beaucoup de documents sur ce point et sur d’autres). Nous verrons peu à peu comment la variété du teint qui se rencontre sur le continent américain est expliquée par la couleur de la race primitive qui habitait la terre Atlantide – mère des autres.
Quatrièmement. – Rien ne paraît avoir autant surpris les aventuriers espagnols au Mexique et au Pérou que la ressemblance extraordinaire des croyances religieuses, des rites, des emblèmes de l’ancien monde avec ceux qu’ils trouvèrent établis dans le nouveau. Les prêtres espagnols considéraient cette ressemblance comme l’œuvre du démon. Le culte de la croix chez les indigènes et la présence de cet emblème dans les édifices religieux et dans les cérémonies était pour eux un sujet d’étonnement ; et, en effet, nulle part – pas même aux Indes ni en Égypte – ce symbole n’était tenu en une plus profonde vénération que parmi les tribus primitives du continent américain, tandis que le sens caché sur lequel reposait le culte qui lui était rendu était le même. En Occident comme en Orient, la croix était le symbole de la vie – quelquefois de la vie physique, le plus souvent de la vie éternelle.
De même dans les deux hémisphères, le culte du disque solaire ou du cercle et celui du serpent étaient universels ; et ce qui est plus surprenant encore, c’est la ressemblance du mot qui signifie dieu dans les langues principales de l’Est et de l’Ouest. Comparez en effet le sanscrit Dyaus ou Dyaus Pitar, le grec Theos et Zeus, le latin Deus et Jupiter, le celtique Dia et Ta, prononcez Thyah (qui semble présenter une affinité avec le mot égyptien Tau), l’hébreu Jah ou Yah et enfin le mexicain Téo ou Zéo.
Les cérémonies du baptême étaient pratiquées par toutes les nations. À Babylone et en Égypte, les candidats à l’initiation aux mystères, étaient d’abord baptisés : Tertullien, dans son ouvrage De Baptismo, dit qu’on leur promettait en retour la « régénération et le pardon de tous leurs parjures ». Les nations scandinaves faisaient baptiser les nouveau-nés ; si nous nous reportons au Mexique et au Pérou, nous trouvons que le baptême des enfants y était considéré comme une cérémonie solennelle, qui consistait dans l’aspersion, le signe de la croix et les prières pour laver des péchés. (Voyez Humboldt, Mexican Researches, et Mexico, de Prescott.) Les tribus du Mexique, de l’Amérique centrale et du Pérou pratiquent encore, comme les nations de l’ancien monde, la confession, l’absolution, le carême et le mariage devant le prêtre. Ils avaient même une cérémonie semblable à celle de la communion et dans laquelle on mangeait des pains marqués du « Tau » (une forme égyptienne de la croix) ; et les peuples appelaient ces pains la chair de leur Dieu. Ceci ressemble exactement aux gâteaux sacrés de l’Égypte et des autres contrées orientales. De même que ces nations, les habitants du nouveau monde avaient encore des ordres monastiques d’hommes et de femmes, dans lesquels on punissait de mort ceux qui rompaient leurs vœux. Comme les Égyptiens, ils embaumaient leurs morts, adoraient le soleil, la lune et les planètes ; mais, au-dessus de tout, ils adoraient une divinité « omniprésente, qui savait tout… invisible, incorporelle, un seul Dieu de toute perfection ! » (Voyez Sahagun, Historia de Nueva Espana, lib. VI.)
Eux aussi avaient leur divinité, la vierge mère, « Notre-Dame », dont le fils, le « Seigneur de la Lumière », était désigné par le nom de « Sauveur » ; il y a là un rapport étroit avec les cultes d’Isis, de Beltis et des autres vierges adorées en Orient, ainsi que leur divin fils.
Les rites qui caractérisaient chez ces peuples le culte du soleil et celui du feu, ressemblent aux rites des Celtes primitifs de la Bretagne et de l’Irlande ; et comme ces derniers, ils prétendaient être « les enfants du Soleil ».
L’arche ou argha est l’un des universels symboles sacrés que nous retrouvons également aux Indes, en Chaldée, en Assyrie, en Égypte, en Grèce et parmi les peuples celtiques. Lord Kingsborough, dans ses Antiquités mexicaines (vol. VIII, p. 250), dit : « De même que chez les Juifs l’arche était une sorte de temple portatif dans lequel la divinité était supposée habiter constamment, de même parmi les Mexicains, les Cherokees et les Indiens de Michoacán et du Honduras, l’arche était un objet de haute vénération et considéré comme trop sacré pour être touché par d’autres que par des prêtres. »
En ce qui concerne l’architecture religieuse, nous trouvons que, des deux côtés de l’Atlantique, l’un des plus anciens monuments sacrés est la pyramide.
Quelque douteux que nous apparaisse le but pour lequel ces constructions furent élevées, une chose demeure certaine, c’est qu’elles étaient intimement liées à quelque idée ou quelque groupe d’idées religieuses.
L’identité de forme dans les pyramides d’Égypte et dans celles du Mexique et de l’Amérique centrale est trop frappante pour être une simple coïncidence.
Il est vrai que la plupart des pyramides américaines sont des pyramides tronquées ou aplaties ; cependant, selon Bancroft et d’autres auteurs, beaucoup de celles qu’on trouve au Yucatan, et notamment celles qu’on rencontre près de Palenque, se terminent en pointe à la manière égyptienne, tandis que d’un autre côté nous trouvons des pyramides égyptiennes du type plat et tronqué.
Cholula a été comparé aux groupes du Dachour, du Sakkarah et à la pyramide de Meidoun. Semblables dans leur orientation, leur structure, et même dans leurs galeries et leurs chambres intérieures, ces monuments mystérieux de l’Est et de l’Ouest témoignent de quelque source commune où ceux qui les élevèrent empruntèrent l’idée de leurs plans.
Les vestiges imposants des cités et des temples du Mexique et du Yucatan ressemblent aussi étrangement à ceux de l’Égypte ; les ruines de Teotihuacan ont été même fréquemment comparées à celles de Karnak.
La « fausse voûte », c’est-à-dire une couche de pierres horizontales, dont chacune dépasse légèrement la précédente, est la même dans l’Amérique centrale, dans les plus anciennes constructions de la Grèce et dans les ruines étrusques. Les architectes des deux continents, ceux de l’Est et ceux de l’Ouest élevaient des tumuli semblables au-dessus de leurs morts et déposaient les corps dans des tombeaux de pierre tout à fait pareils.
Les deux continents ont leurs grands remparts circulaires ; comparez ceux d’Adams C°, Ohio, avec le beau rempart circulaire découvert en Argyleshire ou bien le spécimen moins parfait à Avebury dans le Wilts. La sculpture et les décorations des temples de l’Amérique, de l’Égypte et des Indes ont beaucoup de ressemblance tandis que quelques-unes des décorations murales sont tout à fait identiques.
Cinquièmement. – Il ne reste plus maintenant qu’à résumer quelques-uns des témoignages provenant des auteurs anciens, des traditions relatives à une race primitive, des légendes anciennes concernant les déluges.
Aelian, dans son ouvrage Varia Historia (lib. III, ch. XVIII), dit que Théopompus rapporte une entrevue entre le roi de Phrygie et Silène, dans laquelle ce dernier mentionnait l’existence d’un grand continent situé au delà de l’Atlantique et plus grand que l’Asie, l’Europe et la Lybie réunies.
Proclus cite un extrait d’un ancien auteur qui parle d’îles existant au delà des Colonnes d’Hercule (le détroit de Gibraltar) et dont les habitants tenaient de leurs ancêtres une tradition concernant une très grande île nommée Atlantis, laquelle pendant longtemps aurait étendu sa domination sur toutes les îles de l’océan Atlantique. Marcellus parle de sept îles situées dans l’Atlantique et affirme que leurs habitants ont conservé le souvenir d’une île beaucoup plus grande, l’Atlantide, « qui pendant de longues années a exercé sa domination sur les îles plus petites ».
Diodore de Sicile raconte que les Phéniciens ont découvert « une grande île située dans l’océan Atlantique au delà des Colonnes d’Hercule, et à laquelle ils parvinrent, après quelques jours de voyage, à partir des côtes d’Afrique ».
Mais la plus grande autorité dans cette question est Platon. Dans son Timée il mentionne le continent isolé ; enfin le Critias ou l’Atlanticus n’est pas autre chose qu’un compte rendu détaillé de l’histoire, des mœurs et des coutumes du peuple qui l’habitait. Dans le Timée il parle d’une énorme puissance guerrière qui, des rivages de l’Atlantique, se serait précipitée sur l’Europe entière et sur l’Asie, car dans ces temps-là l’océan Atlantique était navigable et il y avait une île à l’entrée du détroit, qu’on désigne aujourd’hui sous le nom de Colonnes d’Hercule. Mais cette île était plus grande que la Lybie et l’Asie tout ensemble et facilitait le passage vers les îles voisines ; de même qu’il était facile de passer de ces îles sur les autres continents qui confinaient à l’Atlantique. Les témoignages du Critias ont une si grande valeur que le choix en est difficile, cependant nous citons l’extrait suivant, car il se rapporte aux ressources matérielles du pays : « Ils étaient également pourvus de tout ce qui, dans une ville, est considéré comme nécessaire et utile aux exigences de la vie. À la vérité ils étaient approvisionnés de beaucoup de choses par les contrées étrangères, car leur empire était très vaste ; cependant leur île leur fournissait la plupart des objets dont ils avaient besoin, comme les minerais à l’état solide ou à l’état liquide, l’orichalque connu seulement de nom aujourd’hui, mais qui était alors très renommé. On le trouvait dans la terre en beaucoup d’endroits de l’île et on le considérait comme un des métaux les plus précieux, à l’exception de l’or. L’île produisait aussi en abondance tout ce que les forêts peuvent fournir en fait de bois de construction. Il y avait encore d’abondants pâturages pour les animaux domestiques et pour les animaux sauvages ; les éléphants se trouvaient dans cette île en nombre prodigieux. Les pâturages nourrissaient toute espèce d’animaux, ceux qui habitent les lacs et les rivières aussi bien que ceux qui vivent dans les montagnes ou dans les plaines. Il y avait également des aliments suffisants pour les animaux les plus grands et les plus voraces. Cette île produisait aussi en abondance tout ce que la terre fournit à présent d’espèces odoriférantes, telles que : des racines, des herbes, du bois, des sucs, des résines, des fruits et des fleurs. »
Les Gaulois possédaient des traditions sur l’Atlantide recueillies par l’historien romain Timagènes, qui vivait au Ier siècle avant l’ère chrétienne. Trois races distinctes habitaient probablement la Gaule. D’abord, la population indigène (descendant sans doute de la race Lémurienne), secondement les envahisseurs venus des îles éloignées de l’Atlantide, et troisièmement les Gaulois aryens (V. Pre-Adamites, p. 380).
Les Toltèques du Mexique faisaient remonter leurs traditions jusqu’à un pays qu’ils appelaient Atlan ou Aztlan ; les Aztèques prétendaient aussi être venus d’Aztlan (V. les Races natives, de Bancroft, vol. V, pp. 221 et 321).
Le Popul Vuh (p. 294) parle d’un voyage que les trois fils du roi des Qniches auraient fait dans une contrée d’Orient sur les côtes de la mer, d’où leurs ancêtres étaient venus ; ils avaient rapporté de ce voyage, entre autres choses, un « système d’écriture » (V. Bancroft, vol. V, p. 553).
Parmi les Indiens de l’Amérique du Nord il existe une légende très répandue, d’après laquelle leurs ancêtres seraient venus d’une contrée située vers « le soleil levant ». Les Indiens d’Iowa et de Dakota, selon le major Lind, croyaient que toutes les tribus indiennes ne formaient jadis qu’une seule tribu habitant ensemble une seule et même île… « vers le soleil levant ». C’est de là qu’ils avaient traversé l’océan « sur des esquifs étranges sur lesquels les anciens Dakotas naviguèrent des semaines entières et gagnèrent enfin la terre ferme ».
Des documents retrouvés dans l’Amérique centrale affirment que le continent américain s’étendait très loin dans l’océan Atlantique et que cette contrée fut détruite par une série de catastrophes effroyables séparées par de longs intervalles. Trois d’entre elles sont souvent mentionnées (V. Ancient America, de Baldwin).
Une légende répandue parmi les Celtes de Bretagne, et d’après laquelle une partie de leur pays se serait autrefois étendue au loin dans l’Atlantique, vient corroborer encore cette hypothèse. Les traditions du pays de Galles mentionnent trois grandes catastrophes.
La divinité mexicaine « Quetzalcóatl » serait venue « d’une contrée d’Orient très éloignée ». Elle est représentée comme un homme blanc avec une grande barbe. (N. B.) – Les Indiens du Nord et du Sud n’ont point de barbe. Elle aurait inventé les lettres et réglé le calendrier mexicain. Après avoir enseigné aux Mexicains les arts et les métiers pacifiques, cet envoyé divin s’embarqua pour l’Orient dans un canot fait de peau de serpents (V. Short, North Americans of Antiquity, pp. 268-271).
On raconte la même chose de Zamna, le fondateur de la civilisation au Yucatan.
Il reste à examiner maintenant l’uniformité merveilleuse des légendes concernant le déluge et qui se retrouvent dans toutes les parties du globe.
Ne cherchons pas pour l’instant à savoir si ces légendes sont les antiques vestiges de l’histoire, concernant la disparition de l’Atlantide, ou si elles sont plutôt l’écho d’une profonde parabole enseignée autrefois dans quelque centre d’initiation ; considérons seulement l’accueil général et universel que ces légendes ont trouvé dans les esprits.
Il est inutile d’examiner l’une après l’autre toutes ces histoires de déluge. Il suffit de constater qu’aux Indes, en Chaldée, à Babylone, en Médie, en Grèce, en Scandinavie, en Chine, parmi les Juifs comme parmi les tribus celtiques de la Bretagne, cette légende est absolument identique dans toutes ses parties essentielles. Si l’on interroge l’Occident, que trouve-t-on ? La même histoire conservée dans tous ses détails parmi les Mexicains (chaque tribu ayant naturellement une version particulière), les habitants du Guatemala, du Honduras et du Pérou, et dans presque toutes les tribus des Indiens du Nord de l’Amérique.
Il est puéril de supposer que des ressemblances aussi fondamentales puissent être expliquées par le fait d’une simple coïncidence.
Les lignes suivantes, empruntées à la traduction que Le Plongeon a faite du fameux M. S. Troano, conservé dans le British Museum, pourront servir de conclusion à cette question. Le M. S. Troano paraît avoir été écrit il y a environ trois mille cinq cents ans, chez les Mayas du Yucatan ; il donne la description suivante de la catastrophe qui a submergé l’île de Poseïdon :
« En l’année 6 du kan, le 11 muluc, dans le mois de zac, de terribles tremblements de terre se produisirent et continuèrent sans interruption jusqu’au 13 chuen. La contrée des collines d’argile, le pays de Mu fut sacrifié. Après avoir été ébranlé à deux reprises, il disparut subitement pendant la nuit ; le sol étant continuellement soulevé par des forces volcaniques, qui le faisaient s’élever et s’abaisser en maints endroits, jusqu’à ce qu’il cédât ; les contrées furent alors séparées les unes des autres, puis dispersées ; n’ayant pu résister à ces terribles convulsions, elles s’enfoncèrent entraînant avec elles 64.000.000 d’habitants. Ceci se passait huit mille soixante ans avant la composition de ce livre. »
Mais nous avons maintenant consacré assez de place à l’exposition de ces fragments de preuve – plus ou moins convaincantes – que le monde possède jusqu’à présent.
Les personnes désireuses de poursuivre des recherches sur ce sujet devront se reporter aux différents ouvrages mentionnés ou cités plus haut.
À présent nous devons traiter le sujet en lui-même. Les faits recueillis dans cet ouvrage sont empruntés à des documents contemporains qui se sont accumulés et transmis à travers les âges et ne reposent aucunement sur des suppositions ou des conjectures. L’auteur a pu ne pas comprendre complètement les faits et par là même il les a peut-être parfois inexactement rapportés ; mais les sources originales sont ouvertes aux personnes compétentes ; et celles qui désirent se soumettre à la discipline nécessaire peuvent obtenir le pouvoir de contrôler et de vérifier.
Même si tous les clichés occultes enregistrés étaient ouverts à notre investigation, on comprendrait combien succincte serait forcément une esquisse qui chercherait à résumer dans quelques pages l’histoire des races et des nations, comprenant pour le moins plusieurs centaines de mille ans. Cependant quelques détails à ce sujet – bien qu’ils soient souvent décousus – paraîtront nouveaux et par là même intéressants pour le monde en général.

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