samedi 16 juillet 2011

Comment la publicité manipule vos esprits : 5 techniques auxquelles vous n’auriez jamais pensé

par Patricia Ford, dimanche 10 avril 2011, 05:38




Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi la publicité fonctionnait si bien ? Moi, je me suis longtemps demandé pourquoi on continuait à nous matraquer de publicités débiles, alors que tout le monde affirme qu’elles sont débiles.

La réponse est simple : nos professionnels du marketing usent et abusent de différentes techniques de manipulation pour vous faire accepter et apprécier leurs produits.


« Pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible. C’est à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages de pub. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau disponible. »

A partir de cette citation de Patrick Le Lay, PDG de TF1 en 2004, tout est dit, ou presque. La publicité dans les médias serait l’art de « perméabiliser le cerveau humain ». Lui donner la possibilité de retenir vite et bien.
Cette phrase de Mr Le Lay, vous l’imaginez bien, a fait polémique en 2004.

Le big-bang publicitaire, les années 1940.
Les publicités ont vu le jour dès les premiers temps de la télévision. A cette époque, les messages publicitaires étaient explicites : on détaillait aux téléspectateurs les qualités du produit, et le spot s’arrêtait là.
C’est aux états-unis, en 1930, que les premiers signes de faiblesse économiques sont apparus. Les autorités ont alors cherché un moyen rapide et efficace de pousser les gens à la consommation : la bonne vieille publicité ne suffisait plus, il fallait une nouvelle arme !
 

Les publicitaires de l’époque feront alors appel aux motifs inconscients et viscéraux de la population. Si le consommateur n’a pas objectivement besoin d’une nouvelle voiture, il en aura affectivement besoin. Malin non ?

1) Une technique de manipulation simple : vous rendre jaloux.
Les slogans sont passés de « La nouvelle berline X vous assurera confort et sécurité » à « Savez vous qu’il est indispensable d’avoir la nouvelle berline X ? Avez-vous vérifiez que votre voisin ne l’a pas déjà ? ». Ces petites remarques stimulent ce que les psychologues appellent « la comparaison sociale » . L’homme est un être avide de supériorité, et voudra toujours avoir mieux que le voisin.

2) Une technique de manipulation fourbe et psychologique : la congruence « programme publicité ».
Vous vous promenez dans un super-marché à la recherche de la bouteille de Soda que vous achetez habituellement. Mais cette fois, votre regard dévie sur une autre bouteille. Le logo vous rappelle quelque chose, et vous décidez de la choisir ELLE. En sortant du magasin, vous vous demandez bien où vous avez pu voir le logo de cette nouvelle marque de Soda…


Cette situation peut vous paraitre grossière mais réfléchissez bien, je suis persuadé que vous avez déjà été victime d’un tel engouement pour un nouveau produit, sans trop vous l’expliquer. C’est évidemment dans un spot publicitaire que vous avez remarqué pour la première fois le logo du produit en question. Mais comment se fait-il que votre cerveau s’en soit rappelé d’une manière relativement inconsciente ?


C’est l’effet de la congruence « programme – publicité », soit un habile montage d’images qui vous fera plus facilement mémoriser le contenu des publicités.
Prenons un exemple fictif : vous attendez votre film du soir en visionnant quelques pages de publicités, dont une pour un fameux soda, mais vous n’y prêtez pas particulièrement attention. Ah, votre film commence ! Dès les premières scènes, on peut y voir des adolescents s’amusant et buvant une boisson s’apparentant à du Coca Cola. Là encore, vous n’y prêtez aucune attention particulière; pourtant votre mémoire vient d’être sollicitée. C’est l’effet de la congruence programme-publicité, qui consiste à diffuser un programme en relation avec les pages publicitaires qui l’ont précédé afin d’implanter dans le cerveau du téléspectateur le souvenir de la marque. C’est ce que prouve l’expérience suivante :

Le psychologue Adrian Furnham a fait visionner à 79 volontaires un feuilleton télévisé qui était selon les cas précédé d’une pub pour de la bière ou suivit d’une pub pour de la bière. Ce même feuilleton montrait à plusieurs reprises des jeunes buvant de la bière dans une ambiance festive et dynamique.

Suite à ce visionnage, Adrian F. a fait remplir à chaque volontaire un questionnaire concernant la marque de la bière présentée dans le spot publicitaire afin d’évaluer le niveau de mémorisation de la marque en question. (couleur du logo, nom de la bière, prix, etc.)

Il a remarqué que les volontaires avaient mieux retenus la publicité lorsque celle ci avait été diffusé avant le feuilleton. Ces volontaires manifestaient une plus grande intention d’achat que les autres, qui n’avaient que de vagues souvenirs du spot.

Selon Adrian F., le feuilleton produit un effet d’encrage mnésique qui réactive des images mentales de la bière vue dans la publicité. Au contraire, lorsque la pub est diffusée après le feuilleton elle produit un effet de saturation : elle ne peut réactiver que les images de la bière vu dans le film, qui ne comporte aucune marque.

3) Une technique de manipulation sournoise : mettre vos sentiments à l’épreuve.
C’est une notion simple, un exemple suffira à l’illustrer : il y a quelques années, le gouvernement a diffusé un spot publicitaire dans le cadre d’une campagne de sécurité routière; des images chocs, limite insoutenables. Et c’est exactement 2 pages de pub plus tard que l’ont pouvait admirer un magnifique spot vantant les mérites du dernier 4×4 Toyota. L’effet recherché est simple : sensibiliser le téléspectateur sur les dangers de la route, et lui offrir sur un plateau, quelques secondes plus tard, la solution au problème; c’est à dire une grosse voiture dans lequel rien ne peut lui arriver.

Pour montrer cet effet d’amorçage cognitif, deux psychologues de l’université de Séoul ont fait visionner un spot « choc » sur les dangers de la route à une partie des volontaires et un document sur le pétrole et la pollution à l’autre partie des volontaires. Suite à cela, ils ont fait remplir le même question à tous les volontaires afin d’évaluer leurs intentions d’achat vis à vis d’un 4×4. Les volontaires du premier groupe (spot choc) ont manifesté de fermes intentions d’achats, contrairement à ceux du second groupe qui disaient ne jamais acheter de 4×4 (à cause de la consommation d’escence!). En effet, ceux du premier groupe n’ont retenu que l’enjeux sécuritaire du 4×4 et ceux du seconde groupe le soucis de pollution lié au 4×4 : c’est le principe de l’amorçage cognitif.

4) Une technique de manipulation assez incroyable : jouer avec égocentrisme du téléspectateur.
Lors d’une expérience, il a été montré que l’argent avait pour effet de rendre les cobayes plus solitaires, plus égocentriques. (le mythe de l’homme riche et seul ?)



Lors de cette expérience, les volontaires ont été divisé en deux groupes. Le premier groupe se voyait diffuser diverses images dans lesquels ont pouvait apercevoir des symboles de la richesse. (des $, des billets etc…) Le second groupe a été soumis aux mêmes images, auxquelles les psychologues ont « gommé » ces symboles de richesse.

Suite à cela, on a fait deux expériences :

Dans la première, tous les volontaires étaient invités à rejoindre uns à uns, une salle d’attente où se trouvaient déjà d’autres personnes. Ceux ayant visionné les images avec les symboles avaient tendance à choisir une chaise située loin des autres personnes. Ceux de l’autre groupe avaient tendance à prendre la première chaise qu’ils voyaient, proches des autres personnes. (cette chaise était aussi accessible pour les volontaires du premier groupe !)

Dans la seconde expérience, les volontaires étaient invités à sortir du bâtiment en empruntant un couloir. Dans ce couloir, un sujet de l’expérience (un acteur si vous voulez) faisait tomber son pot à crayons. Les personnes ayant vu les symboles de la richesse dans les images n’ont pour la plupart pas aidé le sujet à ramasser ses crayons. Les autres l’ont pour la plupart aidé.

Du coup, il n’est pas rare de voir des jingles télévisuelles faisant référence à l’argent (exemple : le texte « PUB » écrit en lingot d’or). Ceux ci prépare le cerveau aux spots publicitaires qui vont venir et vous pouvez être sûr que ces spots traiteront : soit d’un produit cosmétique, soit d’un produit amincissant… Du coup, dans une optique d’égocentrisme, la plupart des téléspectateurs se verront plus facilement touchés par ces produits de bien-êtres qu’ils voudront aussi tôt acquérir pour le plus grand bonheur de le corps merveilleux. (sic)

5) Une autre technique jouant sur l’émotion : le conditionnement associatif.
Le conditionnement associatif est mis en avant la plupart du temps grâce à la musique. On vous diffuse une publicité avec une musique qui vous plait : vous aurez alors associé le produit à quelque chose de plaisant, que vous aimez. L’expérience suivante le montre :

On a présenté à 223 volontaires des stylos identiques de coloris différents : un bleu, un beige. On leur a demandé d’étudier ces stylos, de les essayer… Quand un volontaire essayait le stylo bleu, on diffusait dans la pièce une musique hindou assez dissonante pour une oreille occidentale. Quand un volontaire essayait le stylo beige, on diffusait une musique populaire agréable et entrainante. Suite à cela, on a distribué aux volontaires un questionnaire afin de savoir quel stylo ils ont préféré, et combien ils seraient prêt à investir pour les acquérir.

Une grande majorité de volontaires ont préféré le stylo beige et serait prêt à investir dans cet objet. Très peu de volontaires ont choisis le stylo bleu. Pour confirmer cette étude, l’expérience a été tenté en inversant les musiques et les stylos : c’est toujours le stylo étudié avec un fond de musique populaire qui l’a remporté.

Cet article et celui de la semaine dernière vous offre un large panel des techniques de manipulation utilisées par les grands médiaux.

L’article de demain n’aura aucun lien avec la manipulation médiatique. Il sera plus psychologique :

vendredi 15 juillet 2011

Agissons


Citations complotistes


« L’individu est handicapé lorsqu’il est confronté à une conspiration tellement monstrueuse, qu’il ne peut croire qu’elle existe. »

John Edgar Hoover
Directeur du FBI, avant, pendant et après L’assassinat du Président John Fitzgerald Kennedy.L’homme qui avait envoyé à l’autre bout de la terre celui qui devait organiser la sécurité du Président Kennedy à Dallas.


“Si le Peuple avait la moindre idée de ce que nous avons fait, il nous traînerait dans la rue et nous lyncherait.”

(George H.W. Bush,1992)



" Le monde se divise en trois catégories de gens: un très petit nombre qui fait se produire les évènements, un groupe un peu plus important qui veille à leur exécution et les regarde s'accomplir, et enfin une vaste majorité qui ne sait jamais ce qui s'est produit en réalité. "

Nicholas Murray Butler
Président de la Pilgrim Society, membre de la Carnegie, membre du CFR (Council on Foreign Relations)



" En politique, rien n'arrive par hasard. Chaque fois qu'un évènement survient, on peut être certain qu'il avait été prévu pour se dérouler ainsi. "

Franklin D. Roosevelt
Président des Etats-Unis (1933-1945)


"Le Gouvernement Mondial arrive. A vrai dire, il est inévitable. Aucun argument pour ou contre lui ne peut changer ce fait."

Norman Cousins (1915-1990)

"Le but des Rockefeller et de leurs alliés est de créer un gouvernement mondial unique combinant le Supercapitalisme et le Communisme sous la même bannière, et sous leur contrôle. [...] Est-ce que j'entends par là une conspiration? Oui, en effet. Je suis convaincu qu'il y a un tel complot, d'envergure internationale, en planification depuis plusieurs générations, et de nature incroyablement maléfique."
...
Lawrence Patton McDonald (1935-1983)

"Lorsqu'un gouvernement est dépendant des banquiers pour l'argent, ce sont ces derniers, et non les dirigeants du gouvernement qui contrôlent la situation, puisque la main qui donne est au dessus de la main qui reçoit. [...] L'argent n'a pas de patrie; les financiers n'ont pas de patriotisme et n'ont pas de décence; leur unique objectif est le gain."

Napoléon Bonaparte (1769-1821)

“Si vous désirez être les esclaves des banques, et payer pour financer votre propre esclavage, alors laissez les banques créer l'argent.”

Josiah Stamp (1880-1941)

"Nous disons aux gens ce qu'ils ont besoin de savoir, pas ce qu'ils veulent savoir."

Frank Sesno, vice-président du réseau CNN News

"Il est aussi dans l'intérêt d'un tyran de garder son peuple pauvre, pour qu'il ne puisse pas se protéger par les armes, et qu'il soit si occuppé à ses tâches quotidiennes qu'il n'aie pas le temps pour la rebellion."

Aristote (384-322 A. J.-C.)

"Des centaines de milliards de dollars sont dépensés chaque année pour contrôler l'opinion public."

Noam Chomsky, professeur et auteur américain

"Il est déja bien suffisant que les gens sachent qu'il y a eu une élection. Les gens qui votent ne décident rien. Ce sont ceux qui comptent les votes qui décident de tout."

Joseph Staline (1879-1953)

"Quiconque veut ravir la liberté d'une nation doit commencer par lui retirer le droit de s'exprimer librement."

Benjamin Franklin (1706-1790)

"Divers groupes oeuvrent dans l'ombre depuis des siècles. S'ils s'enveloppent d'un tel secret, c'est que leurs motivations ne sont pas claires."

Albert Pike (1809-1891) Franc-Maçon du 33°

"Pour pouvoir stabiliser la population mondiale, il serait nécessaire d'éliminer 350 000 personnes par jour. C'est une chose horrible à dire, mais c'est tout aussi horrible de ne pas le dire."

L'océanographe Jacques Cousteau (1910-1997)

"Nous sommes à la veille d'une transformation globale. Tout ce dont nous avons besoin est la bonne crise majeure, et les nations vont accepter le Nouvel Ordre Mondial."

David Rockefeller

"Répétez un mensonge assez fort et assez longtemps et les gens le croieront."

"Le terrorisme est la meilleure arme politique, puisque rien ne fait réagir davantage les gens que la peur d'une mort soudaine."

Adolf Hitler ( 1889-1945 )



David Rockefeller (Newsweek International, 1er février 1999).

"Aujourd'hui, les Américains seraient indignés si les soldats de l'ONU entraient dans Los Angeles pour y restaurer l'ordre; demain ils en seront reconnaissants. Ceci est particulièrement vrai si on leur dit qu'il y a une menace venant de l'au-delà, quelle soit vraie ou promulguée, qui met en danger notre existence même. C'est alors que tous les peuples du monde prieront les dirigeants mondiaux de les délivrer de ce mal. La seule chose que tous les hommes craignent est l'inconnu. Lorsqu'on leur présentera ce scénario, les droits de la personne seront volontairement abandonnés contre la garantie de leur bien-être par leur gouvernement mondial".

Henry Kissinger, s'exprimant à Evian le 21 mai 1992 à la réunion du Bilderberg

(son discours a été tapé à son insu par un délégué suisse qui participait à la réunion).

Lord Acton,Lord Chief Justice of England, 1875
Le problème récurrent au cours des siècles derniers et qui devra être réglé tôt ou tard est celui du conflit qui oppose le Peuple aux banques

http://www.franceculture.c​om/player?p=reecoute-32173​01#reecoute-3217301
à bien écouter, une interview très intéressante

Rien de ce qui touche à la politique ne relève du hasard ! Soyons sûrs que ce qui se passe en politique a été bel et bien programmé !
F.D.Roosevelt

J.Krishnamurti appelait ça la fragmentation de l'esprit, un esprit fragmenté ne voit plus les choses en globalité. Ne pas voir un problème dans sa globalité, c'est faire preuve de favoritisme quand aux parties à résoudre et celles à occulter. Les parties occultés le sont car elles remettraient en cause directement notre égo ou une partie, l'égo établi donc une sélection de ce qui l'arrange

traité :
"Ce que l'on voit et ce que l'on ne voit pas" et traite d'économie. Il est très simple à lire en ce sens qu'il traite plus de théorie que de technique

C'est écrit par Frédéric Bastiat (1801-1850), économiste français et homme politique (député je crois) et polémiste, bien que de gauche (à l'époque), il n'a pas vraiment le profil typique du gauchiss' tel que nous pouvons nous le représenter. C'est peu de le dire et vous l'apprendrez en découvrant la page wikipedia qui lui est consacrée
http://fr.wikipedia.org/wi​ki/Fr%C3%A9d%C3%A9ric_Bast​iat Néanmoins les théories qu'il expose sont d'une très bonne pertinence.


Lord Acton,Lord Chief Justice of England, 1875
Le problème récurrent au cours des siècles derniers et qui devra être réglé tôt ou tard est celui du conflit qui oppose le Peuple aux banques

http://www.franceculture.com/player?p=re​ecoute-3217301#reecoute-3217301
à bien écouter, une interview très intéressante

samedi 2 juillet 2011

Les nouvelles républiques bannanières

Afin de saisir ce qui se passe ici et maintenant il est intéressant d'observer comment ça fonctionne en d'autres lieux, d'autres époques.
Les méthodes efficaces restent les mêmes et c'est ainsi qu'on se rend compte que les pays européens SONT des républiques bannières.

C’est l’écrivain américain O.Henry qui, au début du XXème siècle, inventa l’expression « république bananière » pour désigner les pays d’Amérique centrale et des Caraïbes qui n’avaient de république que le nom.
Les oligarchies locales étaient entièrement inféodées à la multinationale américaine United Fruit Company (rebaptisée United Brands Company en 1970, puis Chiquita Brands International en 1989) ou à sa concurrente la Standard Fruit.
Ces deux grandes productrices et exportatrices de bananes étaient elles-mêmes intimement liées au gouvernement de Washington qui constituait leur bras armé.

Depuis la formulation, en 1823, de la doctrine Monroe, on ne compte plus, en Amérique latine, les interventions militaires, éliminations de dirigeants progressistes et coups d’Etat organisés ou soutenus par les Etats-Unis pour préserver les privilèges de leurs entreprises.
A cette fin, la Maison Blanche pouvait compter sur la complicité et le zèle de gouvernements locaux corrompus et habitués à obéir aux ordres de l’ambassadeur des Etats-Unis. En 1927, un document du Département d’État sur l’Amérique centrale résumait parfaitement la situation :
« Nos ambassadeurs accrédités dans les cinq petites républiques qui s’étendent de la frontière mexicaine à Panama ont été des conseillers dont les conseils ont eu force de loi dans les capitales où ils résident respectivement ».

Mais quand il n’existait pas (ou pas encore) de dirigeants suffisamment serviles, Washington prenait directement le contrôle des deux secteurs stratégiques de la gestion du pays (en dehors des forces armées et de la police) : la collecte des impôts et les services des douanes.
Ce fut le cas, entre autres, à Cuba (via l’amendement Platt à la Constitution nationale en 1902), à Haïti, en République Dominicaine, au Nicaragua.
Il s’agissait donc d’enclaves américaines extra-territoriales exerçant la réalité du pouvoir dans des Etats théoriquement souverains.

L’Europe ne produit pas de bananes, mais elle a déjà ses républiques bananières.
Pour s’en convaincre, il suffit de remplacer « United Fruit » par « banques et marchés financiers » ;
« amendement Platt » par « Pacte pour l’euro » ;
la troïka « ambassadeur américain, marines et contrôleur des douanes » par une autre troïka : « Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international ».

Les capitales de ces républiques ne sont plus La Havane, Port-au-Prince, Saint-Domingue ou Managua, mais Athènes, Dublin, Lisbonne (et demain Madrid et après-demain Rome, voire Paris).
Leurs gouvernements ont accepté de devenir de simples protectorats auxquels ne reste d’autre liberté que celle d’imposer à leurs peuples des plans d’austérité à perpétuité et de bradage généralisé des biens publics, tels qu’ils sont concoctés à Bruxelles, Francfort, Berlin et Washington.
Les techniques de « persuasion » sont devenues plus sophistiquées. Il n’est plus besoin de brandir la menace de coups d’Etat militaires.
Au contraire, la politique du « gros bâton » financier est présentée par les médias et la plupart des dirigeants européens comme de nature presque humanitaire : il s’agit de « sauver » la Grèce, l’Irlande, le Portugal, etc. Y compris contre leurs propres peuples ! Jusqu’ici, les gouvernements n’ont tenu aucun compte des grèves, manifestations, mouvements d’Indignés et même sondages d’opinion qui dénoncent leur soumission aux diktats des marchés. Tous appréhendent cependant le moment où leur servitude volontaire provoquera des explosions sociales qu’ils ne maîtriseront pas.

http://www.michelcollon.info/Les-nouvelles-republiques.html